Le Centre International d’Astrologie (CIA)

Le Centre International d’Astrologie  (CIA) a été fondé juste après la seconde guerre mondiale le 7 Octobre 1946 à 13h à Sèvres. Le premier président Jan de Niziaud indique que ce centre est la réalisation de la pensée dEdouard Symours. Ses buts : rassembler des données ; expérimenter ; mettre sur pied un ordre des astrologues. Le CIA en fait s’appelait au début CIAS. Il comportait six sections. la section psychologie fut particulièrement active. Cette section dirigée par André Barbault poursuit pleinement les deux premiers buts indiqués dans les statuts du CIAS. Elle poursuit également dautres buts : construire linterprétation ; édifier la symbolique de chaque planète. Le « S » de CIAS est vite jugé inutile et dès 1947 le CIAS devient tout simplement le CIA, Centre International dAstrologie.

 

CIA
Le thème du CIA

André Barbault sait être au sein du CIA un véritable animateur de la vie astrologique. Tous les samedis, 15 à 20 passionnés d’astrologie se retrouvent dans son petit studio de la rue Mouffetard pour parler astrologie, lancer de nouvelles idées, les soumettre à la critique parfois féroce des amis. Il anime – avec son ami Jean Carteret – les réunions bihebdomadaires du CIA, et devient le porte-parole efficace de cette astrologie psychologique. La section psychologie publie coup sur coup : 450 thèmes de musiciens, recueil de peintres, analogie de la dialectique Uranus-Neptune, Jupiter et Saturne, Soleil et Lune. Signalons au passage que la dominante uranienne et neptunienne du thème du CIAS-CIA se retrouve également dans les thèmes des astrologues constituant le noyau du CIAS-CIA (Barbault, Santagostini, Carteret). J’ai déjà évoqué cette similitude dans une conférence du congrès sep Hermès consacré en Novembre 1997 à la synastrie (pour plus de détails se reporter aux actes de ce congrès).

Le CIA organise à Paris des réunions tous les quinze jours, d’abord 28 rue Serpente à l’hôtel des Société savantes puis au Musée social 5 rue Las Cases. On comptera jusqu’à une centaine de personnes à chaque réunion. Tantôt un astrologue interprète le thème d’un invité de marque. Tantôt il est question d’astrologie mondiale en rapport avec l’actualité. Le plus souvent, à tour de rôle, un astrologue membre de l’association traite un sujet qui lui tient à cœur et qui intéresse la communauté astrologique.

Le CIA s’occupe en 1953 de l’organisation du septième congrès international qui durera près d’une semaine entre le 28 Décembre et le 2 Janvier 1954. Il y eût une centaine de participants pour entendre des astrologues de sept pays, la comtesse autrichienne Zoé Wassilko facilitant les échanges grâce à sa connaissance des langues. Peut-être y aurait-il eu davantage de participants si Alexandre Volguine n’avait pas refusé d’annoncer ce congrès dans les Cahiers Astrologiques.

Les rapports entre le CIA et les Cahiers astrologiques vont s’améliorer après ce congrès. Le CIA a besoin de pages dans une revue et les Cahiers astrologiques ont besoin d’abonnés. Un accord va être trouvé. La revue publie le compte rendu des réunions bimensuelles du CIA et, en échange, la plupart des membres du CIA s’abonne aux Cahiers. Pendant cette période d’heureuse collaboration la revue va s’étoffer et publier trente numéros spéciaux thématiques entre 1957 et 1967, dont plusieurs consacrés à l’astrologie mondiale et à l’astrologie médicale. Le sommaire de chaque cahier est consultable sur le site de la FAES (1).

C’est au moment où l’astrologie intéresse de plus en plus le public et commence à se vulgariser qu’éclate en 1967 le conflit entre Barbault et Volguine, entre le CIA et les Cahiers astrologiques. Barbault participe en 1967 à la création d’Ordinastral, une société qui délivre des thèmes par ordinateur. Parce qu’il a prêté son concours à la création de cette société il est critiqué par plusieurs de ses confrères. Il démissionne de sa fonction de vice-président du CIA.

Avec cette démission, une page se tourne ; le CIA perd son âme. André Barbault accepte néanmoins d’être rédacteur en chef de la revue créée par le CIA présidé par H.J. Gouchon et publiée par les Editions Traditionnelles, lAstrologue. Il va maintenant mettre toute son énergie dans le succès de cette revue. Le CIA confie par ailleurs à Jacques Berthon, Jean-Pierre Nicola, Paul Colombet et Régine Ruet le soin de créér une école, le CEFA (Centre d’Enseignement et de Formation à l’Astrologie).

Jusque-là les astrologues restaient confinés dans leur petit milieu. Maintenant ils adoptent une attitude plus active vis à vis de la société. Néanmoins des tensions surgissent entre eux car ils n’envisagent pas du tout l’avenir de la même manière.
Berthon n’a pas sur le plan juridique et financier les mêmes conceptions que Nicola, c’est la crise au CEFA. Berthon crée son école, l’Ecole Supérieure d’Astrologie de Paris (ESAP) tandis que Jean-Pierre Nicola donne en 1972 une orientation conditionaliste au CEFA en intégrant à l’équipe de professeurs Yves Lenoble et Max Lejbowicz. En 1974 c’est le conflit ouvert entre Barbault et Nicola. Nous sommes loin de cette période d’entente cordiale où Barbault, Carteret, Gauquelin, Nicola, Volguine, Santagostini et tant d’autres coexistaient pacifiquement. Le milieu astrologique a volé complètement en éclat en un laps de temps de sept ans. Les conflits qui ont eu lieu pendant ces sept ans marquent à mon sens encore l’inconscient du milieu astrologique, notamment les conflits Barbault-Volguine et Barbault-Nicola.

Le CIA prononce sa dissolution au milieu des années 70 et va être remplacé en 1978 par la Société française d’astrologie (SFA) dirigée d’abord par Paul Colombet, puis Henri Robert Courand et maintenant Colette Cholet. 

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Yves Lenoble